Le régime de Kinshasa a récemment annoncé une mesure controversée: l’interdiction de toute diffusion d’informations relatives aux activités du président Joseph Kabila Kabange. Cette décision, qui suscite de vives réactions au sein de la communauté nationale et internationale, ne s’appliquera cependant pas aux zones dites « libérées », selon une précision officielle transmise ce mardi.
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Selon un communiqué du ministère de la Communication, cette mesure vise à « préserver la stabilité nationale » et à « éviter la manipulation de l’opinion publique » en cette période jugée sensible. Toutefois, le gouvernement a tenu à clarifier que cette interdiction ne concerne pas les zones actuellement hors du contrôle direct de Kinshasa, qualifiées de zones libérées par les autorités locales et certains groupes armés opposés au régime en place.
Dans ces régions, les journalistes et médias locaux conservent leur liberté de couvrir et de commenter les activités de Joseph Kabila, que ce soit dans un cadre informatif ou critique. Cette exception soulève des questions sur l’unité du territoire et sur la liberté de la presse en République Démocratique du Congo (RDC).
Plusieurs organisations de défense de la liberté d’expression ont déjà dénoncé cette censure partielle, y voyant une tentative de museler la presse indépendante et de contrôler le récit politique. « Restreindre la circulation de l’information dans une partie du pays pendant que l’autre reste libre de s’exprimer est non seulement incohérent mais dangereux pour la démocratie », a déclaré un représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en Afrique centrale.
Du côté des journalistes congolais, les réactions sont partagées. Certains dénoncent une attaque directe contre leur profession, tandis que d’autres y voient une manœuvre de plus pour garder le pouvoir face à la montée des tensions politiques et sociales.
L’opinion publique, elle aussi, s’interroge : pourquoi une telle décision maintenant, et quels en seront les effets à long terme sur le climat politique et la cohésion nationale ?
Pour l’heure, les médias opérant dans les zones libérées s’organisent pour continuer leur travail d’information, souvent dans des conditions précaires mais animés par un devoir de vérité. Quant à ceux restés sous contrôle de Kinshasa, une période d’autocensure s’annonce, dans un climat où la peur de sanctions pèse désormais sur chaque publication.